L’Autorité des Marchés Financiers enquête sur le rachat de Pokerstars par Amaya

Le 12 juin 2014, Amaya Gaming offrait la somme immense de $4,9 milliards pour acquérir Oldford Group, qui possède PokerStars, le numéro 1 du poker en ligne. C’est la plus importante transaction d’affaires de toute l’histoire du poker. 7 mois plus tard, soit le 11 décembre 2014, la Gendarmerie Royale du Canada et l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) ont perquisitionné les locaux d’Amaya à Montréal au Canada, peut-être pour un délit d’initié.

Une perquisition pour un délit d’initié peut-être

Bien que ce fut la transaction la plus immense jamais réalisée dans le domaine du poker, beaucoup ont dû soit se réjouir, soit déchanter à la suite de ce rachat. En effet, Oxford Group possède plusieurs firmes, dont Rational Group. Pokerstars est l’une des sociétés de Rational Group. En mettant la main sur Oxford Group, Amaya Gaming réalise un véritable et impressionnant tour de force. Bien que cela semble crédibiliser l’environnement du poker, qui à la suite de cette action pourrait être banalisé comme une simple affaire de business, et non un potentiel terreau de malhonnêtes, l’AMF, encore appelé l’Autorité des Marchés Financiers, est venu secouée toute la fourmilière. Mais, que craignent-ils donc ?

Le problème est que le délit d’initié pend généralement au nez de ce type de passe-passe financier. Le délit d’initié est une utilisation d’informations privilégiées et confidentielles pour réaliser des opérations sur les marchés boursiers. Ainsi, l’AMF pourrait avoir des éléments qui révéleraient peut-être que certains employeurs ou hauts-cadres d’Amaya Gaming, ont eu l’information de la transaction avant, et ont pu vendre ou acheter des actions en vue de gagner plus. Dans un autre sens, des potentiels acheteurs auraient pu également être dupés et ont donc dans ce cas perdus beaucoup d’argent, le marché n’étant plus libre, équilibré et égal.

C’est pour cela que l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a commencé une enquête approfondie sur la transaction financière. Pour protéger l’ensemble du marché boursier du vol et de l’escroquerie et prévenir d’éventuelles malversations, elle a donc ouvert cette enquête. Celle-ci a également concerné les sociétés de services financiers Canaccord Genuinity et Manulife Financial, conseillers financiers d’Amaya Gaming, travaillant avec ce dernier dans le cadre de cette transaction. Les autorités canadiennes n’ont rien voulu partager comme information; mais nos sources révèlent que la fragile fumée peut cacher un grand feu.

Le 12 décembre 2014, l’entreprise de Pointe-Claire a confirmé l’effectivité de la perquisition. Dans le communiqué qu’elle a adressé à la presse, elle a souhaité rassurer tout le monde en déclarant collaborer étroitement avec les autorités compétentes. Mais, bien sur qu’il est également vrai que ce n’est plus une simple partie de cartes: Amaya peut difficilement faire autrement. Après avoir expliqué qu’aucune allégation d’aucun méfait n’est à reprocher aux agents de son entreprise, elle a également mentionné qu’elle a déjà l’habitude de coopérer avec les autorités régulatrices. « Ces investigations » termine la note, « sont sans incidences sur les opérations commerciales d’Amaya, ses employés ou l’entreprise ». Nous l’avons bien compris, il n’y a ni fumée, ni feu pour Amaya. Nous souhaitons sincèrement pour elle que vraiment tout ceci ne finisse pas en feux d’artifice…

Amaya va relativement bien

Il est néanmoins vrai que depuis quelque temps, l’entreprise coule des jours heureux. C’est justement pour préserver ce paradis d’affaires que la note était sortie le vendredi 12 décembre au soir comme un vaccin, après que le virus du jeudi 11 décembre ait présenté ses symptômes.

En effet, le titre dénommé Tor, AYA du propriétaire de PokerStars et Full Tilt Poker, précédemment superbement évalué à $39,25, chutait de 14% à l’ouverture de la Bourse ce vendredi matin-là. Les investisseurs, toujours paradoxalement très inquiets on-le-sait, ont fait chuter l’action jusqu’à $28,64 à la clôture. La perte de confiance n’est jamais bonne pour les affaires, encore moins les mauvaises rumeurs. Comme un remède précoce, le communiqué semblait venir calmer toutes les températures. Les 340% de progression de l’action au cours de l’année valent bien tous les traitements. Il est, enfin, bon de souligner que ce genre d’enquête ressemble fort à une maladie contagieuse, et toutes les entreprises qui ont été en contact avec Amaya Gaming sont certainement inquiètes.

En 2015, l’espoir est total dans la lutte contre Ebola. Peut-être aussi qu’Amaya et ses partenaires ne goutteront ni à la mise en quarantaine, ni au cimetière désinfecté. C’est tout le bien que nous lui souhaitons.